articles

« Que la force soit avec toi » *

articles, le 05/07/2016

Comparé à une force centrifuge ou centripète, le stress éloigne ou rapproche chacun du centre de soi - de son centre - de son noyau essentiel.

* Maître Yoda, La guerre des étoiles

Aujourd’hui, « stress » signifie douleurs, anxiété, dépression, voire suicide... car il est associé, dans le langage courant, à ses conséquences négatives.

Or ce mot est en fait neutre puisqu’il désigne plus simplement le Syndrome général d’adaptation (SGA). De quoi s’agit-il ? Le SGA met en évidence le fait que, soumis à une contrainte extérieure, un choc, un changement d’environnement, tout organisme vivant, de la cellule à l’être humain, se trouve affecté dans sa physiologie. C’est-à-dire, que le corps réagit en situation de déséquilibre. Est-ce pour autant cause de mort ?

Le stress c’est la vie !

Heureusement non ! Hans Selye, le « père » du stressécrit àcepropos:«Lestressc’estlavie»... Bien sûr puisque la vie est changement... Les études montrent que selon les cas, le stress peut être soit « catabolique », destructeur pour la vie ou « anabolique », c’est-à-dire allant dans le sens de la vie, de son développement.

Les 3 étapes du stress

Ont ainsi été mises en évidence les 3 étapes du stress, avec

  • 1) ses effets de seuils
  • 2) les notions de stress ponctuel (plus ou moins aigu) ou
  • 3) - chronique (plus ou moins longtemps).

Parmi toutes ces nuances, ces informations, comment s’y retrouver ? Comment se situer ? Peut- on décrire ces phénomènes plus simplement ?

En abordant ces questions par un angle nouveau, d’autres éclairages apparaissent... Utilisons des concepts issus de différentes disciplines pour ouvrir de nouvelles perspectives. Empruntons celui de « Force », cher à nos amis physiciens... et cinéastes !

En effet, les expressions de langage sont parfois imagées et facilitent ces parallèles.

Ainsi, il est courant d’entendre une personne parler de son stress en disant « je me sens décentrée ». Elle traduit alors un sentiment d’éloignement d’elle-même, de son centre d’équilibre ; comme si elle se trouvait aspirée à la périphérie d’elle-même par une force mystérieuse.

A l’inverse, sous l’effet d’un « stress positif », la personne a développé de nouvelles ressources, qui lui permettront d’aller plus loin. « Je me suis dépassée », « c’est vraiment moi...encore mieux ! »

Les forces en présences :

Ainsi, dans un état de stress « négatif », je m’éloigne de moi-même, je pers mes moyens, je peux aussi perdre de vue mon propre objectif, et donc me dévier de ma route (déjà faut-il en avoir une...) ne plus être centrée sur mon intérêt mais sur les problèmes des autres ou du système. Je sors de mon orbite...
Par exemple, je peux tenter de résoudre les problèmes de mon entreprise qui ne sont pas de mon ressort...
Un cercle vicieux qui use et entraîne dans une spirale infernale.

A l’inverse, dans un état de stress positif, je me « réalise » au sens d’Abraham Maslow. Je me développe, ma confiance augmente, ouvrant aussi de nouvelles possibilités. C’est un cercle vertueux, une spirale ascendante.

Aujourd’hui, comment vous sentez-vous ?

Si vous utilisiez cette image pour vous décrire, diriez-vous que vous avez le sentiment de vous éloigner de vous-même, de ce qui est essentiel pour vous, d’être sans réel pouvoir sur votre vie ?

Au contraire, vous sentez-vous dans un mouvement de rapprochement, d’approfondissement et d’élévation ?

Pour un système, une organisation...

Fonctionne-t-elle uniquement de façon « réactive », en ajustement constant à son environnement, c’est-à-dire son marché, ses concurrents ? Et quels mécanismes d'adaptation met-elle en oeuvre ?

Ou à l’inverse, l’organisation est-elle en train de développer de nouvelles compétences, des produits innovants, une vraie valeur qui la différencie et lui permet de croitre, de se développer sur différents marchés ?

Que suscite en vous ce nouveau regard sur la question du stress ?

Chaque personne vit et exprime de manière tout à fait unique le stress, dans sa dimension positive ou négative, ainsi que dans les effets de seuil. Il est donc particulièrement intéressant de se servir de cette base de réflexion pour la préciser, l’enrichir et l’adapter concrètement à chaque individu.

Dessiner sa carte du stress

Sabine a appris dans un magazine quels étaient les « symptômes » du stress, information générale. Elle franchit une autre étape le jour où elle établit sa « carte » personnelle. A ce moment, elle devient vraiment consciente, dans sa chair, de ses limites et de ses ressources. Une telle carte est un outil concret qui permet l’action.

Car le plus important n’est pas tant la question du stress positif ou négatif ; mais déjà de pouvoir nommer, pour soi, c’est-à-dire d’être conscient, présent à ce qui se passe en soi. En effet, à quoi dire non quand cela n’existe pas ?

Comment protéger une frontière, défendre une limite si elle n’est pas posée ? Tiens cela me rappelle une petite phrase qui se trouve au début d’un grand livre... « Au commencement était le verbe »...

Alors, de quel côté de la Force voulez-vous être ?


Sources

  • L’accomplissement de soi - De la motivation à la plénitude - Editions Eyrolles - Abraham Maslow
  • Vivre, Mihaly Csikszent Mihalyi – Livre de Poche
  • Réussir sans se détruire – des solutions au stress au travail Dr C. Massin & Dr I. Sauvegrain – Albin Michel
  • La Stratégie du dauphin – Dudley Lynch & P. Kordis – Editions de l’Homme